Cours d’eau de plaine de gabarit moyen, ces deux rivières, à l’image des cours d’eau du département du Loiret, ont subi dans les années 60 de nombreuses modifications. En effet, pour répondre aux besoins agricoles, de grands travaux hydrauliques ont été entrepris.
Ces travaux avaient pour but essentiel « [...] non seulement d’obvier à des inondations répétées, mais il est également conçu pour assurer un assainissement rationnel et systématique de toutes les zones humides du bassin versant [...] »
(extrait du Mémoire explicatif des travaux hydrauliques de la Bionne, Service du Génie Rural des eaux et des forêts du Loiret, 1967)
Les cours d’eau ont donc été :
- Recalibrés (augmentation du gabarit)
- Rectifiés (modification du tracé, suppression des méandres),
- Certains tracés ont été enterrés notamment sur le bassin versant de la Bionne dont le réseau hydrographique devait à l’origine être aussi ramifié que celui du Cens,
- Les parcelles riveraines ont été drainées
A ces travaux hydrauliques des années 60, il faut ajouter les nombreuses modifications du territoire : urbanisation, modifications des pratiques agricoles, remembrement…
Il résulte de toutes ces opérations un dysfonctionnement du milieu naturel sur nos deux bassins versants dont les conséquences s’étendent au-delà de la dimension de l’écosystème aquatique :
- Dégradation de la qualité de l’eau (réchauffement, baisse du taux d’oxygène, enrichissement en matières nutritives...)
- Dégradation du milieu naturel (homogénéité des faciès d’écoulement et des substrats, absence de végétation rivulaire et habitat en berges),
- Accélération des écoulements et de la montée des eaux en période de fortes pluies,
- Evacuation plus rapide des eaux vers l’exutoire et vers l’aval, rendant ainsi beaucoup plus fréquents les débordements mais aussi les périodes d’étiage sévère voire d’assec
- Les zones urbaines génèrent des eaux usées qui bien que traitées participent à la dégradation de la qualité de l’eau, auquel s’ajoute l’emploi de produits phytosanitaires par les particuliers dans les zones pavillonnaires. La pollution des eaux par le ruissellement sur les surfaces agricoles : apport en matières nutritives, produits phytosanitaires… mais aussi des surfaces artificialisées : hydrocarbures