01 2019 -Effacement du clapet de Bionne et restauration du lit mineur en amont – Saint Jean de Braye / Chécy
Le cours de la Bionne a subi de fortes modifications dans les années 60. Il a été rectifié et élargie afin d’évacuer les eaux vers l’aval plus rapidement. Afin de conserver un niveau d’eau tout au long de l’année et de l’évacuer lors de fortes précipitations, des barrages (de type clapet abaissant) ont été installés en fonction de la topographie entre Marigny les Usages et Combleux.
Le Clapet de Bionne a été aménagé en amont du pont de la RD 960 reliant Chécy à Saint Jean de Braye.
Il présentait un dénivelé de 1,05m et influençait la ligne d’eau en amont (effet plan d’eau) sur près de 700ml. Il permettait l’alimentation en eau du bief du moulin de la Bionne en rive droite.
Aménagé en habitation, le moulin n’est plus en activité depuis de nombreuses années et le bief ne présente qu’un intérêt pour l’agrément.
A
Dans un premier temps, le clapet abaissant et son système de fixation sont retirés, tout comme le système hydraulique. Une échancrure est réalisée dans le seuil de l’ouvrage pour rétablir au mieux les continuités écologiques en toute période. Les culées en berges sont conservées, pour éviter une fragilisation du pont en aval.
B
En abaissant le niveau d’eau du cours de la Bionne, le bief d’alimentation du moulin ne pouvait plus être alimenté en eau. Les travaux avaient pour but de favoriser les écoulements dans le cours principal de la Bionne, mais l’accord du propriétaire du site était soumis à la possibilité de maintenir un écoulement, même faible, dans le bief du moulin pour maintenir l’intérêt paysager du site. Pour ce faire, le radier du moulin a dû être abaissé ce qui a permis à l’eau de redessiner un chenal d’écoulement dans le bief.
C
Un « bourrelet en béton » a été aménagé sous le pont pour réduire la section d’écoulement. En période de basses eaux, un écoulement sur toute la largeur induit une très faible lame d’eau, rendant impossible la circulation du poisson. Cet aménagement a permis d’augmenter la hauteur d’eau en période de basses eaux. Ce rétrécissement a été réalisé de façon à s’effacer lors de montée du niveau d’eau.
Des blocs ont également été fixé sur le radier du pont : ils permettent d’accentuer le rétrécissement, d’oxygéner l’eau mais aussi de créer des zones de repos (en dessous de chaque bloc) pour les petites espèces piscicoles.
En aval du pont, la petite chute qui existait a été aménagé avec des blocs de façon à créer une petite rampe, facilitant là encore, le passage des poissons.
- Ecoulement du cours d’eau en période de pluie avec le barrage relevé avant travaux
- Ecoulement du cours d’eau en période d’étiage avant travaux
- Ecoulement du cours d’eau en période de pluie après effacement de l’ouvrage
- Ecoulement du cours d’eau en période d’étiage après travaux
D
L’ouvrage était impactant sur 700ml en amont. Sur l’ensemble de ce linéaire, l’abaissement de la ligne d’eau d’environ 1m a mis à nue des berges abruptes et un lit mineur surdimensionné, colmaté, avec des écoulements lents et uniformes. Afin de retrouver un gabarit de cours d’eau « naturel », les berges ont été retalutées (déblais) et des banquettes crées (remblai). Un nouveau lit mineur avec des largeurs variées et des sinuosités a ainsi été créé. Pour fixer les matériaux mis à nu, une végétalisation des berges et banquettes a été faite par semis.
Les travaux mis en œuvre dans les années 60 ont conduit à une dégradation du milieu naturel. Avec des berges abruptes et uniformes, des niveaux d’eau artificiellement hauts et des écoulements lents et uniformes, le milieu naturel s’est progressivement appauvrit : disparition des habitats variés en berges, sédimentation du fond et des substrats, dégradation de la qualité de l’eau.
Le cortège d’espèces animales et végétales adaptées à ces milieux pauvres y est limité de par la faiblesse des habitats disponibles.
L’effacement de l’ouvrage et les différents aménagements réalisés sous le pont ont permis de rétablir les continuités écologiques : - la circulation piscicole vers l’amont en toute période, y compris pour les petites espèces piscicoles,
- le transit sédimentaire vers l’aval, réduisant ainsi l’accumulation de sédiments, responsable du colmatage du fond de la rivière et de la disparition des différents habitats (graviers, blocs, racinaires… )
Les travaux de restauration du lit mineur sur la rivière et sur le bief du moulin par opérations de déblai remblai ont permis de retrouver des gabarits de rivières adaptés à chaque période de l’année :
- un lit d’étiage resserré en période de basses eaux, favorisant un écoulement permanent
- un lit mineur plus ou moins sinueux en période normale
Coût des travaux :
Montant prévisionnel : 149 500€
Montant des réalisations : 49 515,96 €
Financement de l’opération :
Agence de l’eau : 39 612,77 €
Conseil régional Centre val de Loire : 9 903,19 €
Suivi photographique du site :
OH3 – Clapet du Pont de Bionne
(Vue depuis le pont de la RD 960 en aval de l’ouvrage)
La Bionne
(Vue depuis la prairie humide du Quillard – vers l’aval)
La Bionne
(Vue depuis la passerelle piétonne en amont du moulin)
La Bionne
(Vue depuis la prairie humide du Quillard – vers l’amont)
Bief du moulin de Bionne
(Vue depuis la passerelle piétonne en amont du moulin)